La culture amérindienne a intégré une notion essentielle : une communauté est un tout, un ensemble de liens vivants interdépendants qui ne peut se développer et vivre harmonieusement que si chacun de ses membres trouve sa place et joue son rôle en interconnexion avec les autres. En cas de difficultés, personne n’est laissé sur le carreau avec l’idée, comme dans l’image de la chaîne, que la solidité du groupe est égale à celle du maillon le plus faible. Et le peuple s’inspire de grands principes universels se perpétuant de génération en génération : clarté des pensées dans le sens d’une plus grande paix, entreprise et succès avec l’aide des autres, respect du vivant, respect de la femme et entraide avec elle, travail au service de la communauté, action de grâces, rire et sens de l’humour, etc.
C’est de ces principes que s’inspire le concept de sociocratie.
Auguste Comte a inventé le mot au XIXe siècle, Kees Boeke et Gerard Endenburg l’ont développé au XXe, le Québécois Gilles Charest, président de Sociogest et pionnier du développement organisationnel au Canada, en fait la promotion aujourd’hui. Il s’agit de privilégier le «Nous » plutôt que « Je » et le «Tu »
Le chef est chef parce qu’il est en marche pour le devenir. La sociocratie n’élimine pas l’autorité du chef et ne réduit en rien son rôle. Au contraire, elle lui offre un terrain pour déployer tous ses talents. Elle lui fournit la structure dont il a besoin pour développer, dans son organisation, une culture qui fait la promotion des valeurs à la base de la croissance humaine.
Il peut enfin commencer à diriger dans le vrai sens du mot, c’est- à-dire à aider ses collaborateurs et son équipe à grandir. La tâche est belle, le défi stimulant et mobilisateur !
Publié le : 22 février 2015