« Donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes ». Marc-Aurèle
Si on change de point de vue, au sens où on change la place d’où part notre regard, ou bien ce que l’on regarde, alors on change son énergie. En changeant son énergie, on change l’histoire que l’on va construire, on modifie la route que l’on va prendre.
Mes clients viennent me voir en me disant souvent « Muriel on a un problème ». Il est arrivé de nombreuses fois qu’en questionnant le problème on s’aperçoive que la réponse envisagée n’était pas la bonne ! Veut-on résoudre un problème ou bien veut-on changer ce qui crée le problème ?
Prenons l’exemple de ce client qui m’appelle un jour parce qu’une des équipes, constituée de professionnels fortement diplômés, était « démotivée » (beaucoup d’absences et un fort turn over en particulier).
On aurait pu s’embarquer dans la réponse classique qu’envisageait mon client : faire un séminaire d’escalade ou de rafting, un truc qui mobilise…
Mais comme je suis intuitive je sentais qu’il fallait trouver la source de la démobilisation et que le problème ne venait pas du manager, ni du fait d’un choc générationnel, ni de la rémunération...
Alors je lui ai dit « oui peut être, ou pas...» et je l’ai questionné sur le travail de cette équipe et sur la façon de travailler de l’équipe. OK, vous me direz, c’est l’art du consultant que de savoir poser les « bonnes » questions, faire réfléchir autrement, sans idée préconçue... Ce que mes clients appellent affectueusement : « Muriel, aidez-nous à ouvrir nos chakras… »
Alors, je finis mon histoire... Voilà ce qu’il m’a expliqué : en fait, ces jeunes BAC + 7 travaillaient dans un environnement hautement processé, sans aucune marge de manœuvre. Ils ne faisaient qu’appliquer, des procédures, des process... Et cela était indispensable à l’activité, donc ne pouvait pas être changé.
Tout d’un coup, comme une évidence, l’origine du problème est apparue. Comment ces jeunes, brillants, qui avaient fait de longues études, pouvaient-ils s’épanouir dans un environnement qui leur demandait de ne surtout pas réfléchir mais uniquement de suivre des règles ? Oui, après à peine 15 min de discussion, la solution a surgi, d’un coup, évidente, pour mon client comme pour moi : il fallait examiner avec eux les champs de responsabilités qu’ils pouvaient occuper, les marges de manœuvre qu’ils pouvaient se donner, et les laisser transformer l’organisation du travail pour que le cœur de l’activité ne soit plus l’unique cœur de leur fonction et de leur rôle !
Mon client qui était très embêté au début de notre discussion, s’est transformé en une boule d’énergie, enthousiaste à l’idée de proposer un tel projet. Il ne voyait plus le problème mais était porté par la solution, par tout ce que cela allait pouvoir apporter de positif. C’est ainsi, que, au-delà du service en question, il a décidé de le mettre en œuvre aussi au sein de ses propres équipes !
La conclusion de l’histoire c’est que, les équipes se sont tellement épanouies, les managers ont tellement été ravis du nouveau mode de management que cela impliquait pour eux, que toutes les équipes de l’entreprise ont aussi voulu fonctionner comme ça !!!
Voilà comment nous sommes passés d’une réponse à un problème à un projet positif et enthousiasmant pour tous.
Parce que, à un moment, nous sommes allés chercher les causes. Nous n’avons pas dit avec mon client « ok l’équipe est démobilisée on va faire un séminaire de mobilisation » mais nous sommes partis du principe que s’ils étaient démobilisés c’est qu’ils avaient des raisons de l’être.
Et que si nous ne pouvions changer ces raisons imposées par l’activité, nous pouvions tout au moins, chercher l’antidote, comme en Ayurvéda, chaque aliment dispose de son antidote. Et ainsi nous avons créé un équilibre, entre les process qu’imposent l’activité, les libertés dans la façon de travailler, individuellement et collectivement, et les rôles et responsabilités que chacun pouvait prendre vis à vis du collectif.
Publié le : 29 octobre 2023